PARIS, AVRIL 2020
 

En premier lieu soutenir.

Il y a urgence à prendre des mesures de solidarités, sans cela nous rentrerons dans une sinistre période humaine. 

Commençons à faire avec ce dont on dispose. Immédiatement, pour aider les plus fragiles, logeons-les durablement dans les logements vacants quand ils n’en ont pas ou s’ils sont inhabitables au sens du droit. Démolir pour reconstruire aggrave les crises du logement, financière et climatique. Il est nécessaire de revoir tous les projets de démolition de logements sociaux des NPNRU dès lors que les bâtiments peuvent être rénovés ou restaurés. Nous n’avons pas les moyens de ces opérations toxiques.

rappel: https://www2.assemblee-nationale.fr/decouvrir-l-assemblee/histoire/grands-discours-parlementaires/victor-hugo-9-juillet-1849

 

En deuxième lieu partager.

Établir une péréquation territoriale sur la base d’analyses quantitatives et comparatives pour résorber les inégalités. En effet, la Seine-Saint-Denis souffre plus que d’autres tant en matière de confinement (mal logement) qu’en matière d’accès aux soins et nombre de victimes. Il est temps d’être solidaire. Comment expliquer les moyens colossaux de Paris qui en vient à construire des tours (accumulation de valeurs localisées) sans réparer l’urbanisation récente qui l’entoure et qui se détériore d’année en année. 

 
 
 
 

En troisième lieu économiser.

Pour préserver et réactiver les économies de tous (individus, collectivités, entreprises,…), les liens locaux, les qualités de vie, il est nécéssaire de contracter de la manière la plus directe possible. Ainsi, réduisons drastiquement les organisations de subordination tels les marchés d’entreprises générales, les conceptions réalisations, les PPP… Réserver ces dispositifs d’organisation pyramidale à des besoins à pourvoir de manière urgente et veiller à contrôler les pouvoirs inhérents à ce type d’organisation susceptible de fragiliser les tissus et économies locales. 

Promouvoir et favoriser dans tous les marchés les organisations horizontales d’entraide, de coopération et en profiter pour rétablir la préséance au « penser le faire » sur le « faire ». Par ce moyen il sera possible de faire revenir et d’entretenir des savoirs et de les faire foisonner. Autrement dit, prendre les temps des meilleurs choix pour l’avenir et de fait RALENTIR. 

 

En quatrième lieu diversifier.

Organiser le mélange des vies, cesser avec ces bâtiments, espaces et organisations mono fonctionnels qui sont comme des impasses pour les gens qui y résident: hébergement des démunis, des personnes âgées, des personnes handicapées, des étudiants, …

Retisser tous les liens qui forment la ville pour éviter la captation de la fragilité humaine. En effet, avec ces dispositifs certains s’enrichissent à l’abri de la cité. Seule la multiplication des possibilités de rencontres crée le retour à l’entraide naturelle entre personnes. C’est en côtoyant la souffrance, la fragilité, la richesse de l’autre que l’on s’y intéresse. 

 

En cinquième lieu intéresser.

Combler le manque relevé par Henri Lefebvre et sa notion de « droit à la ville » en organisant la démocratie locale. 

« … tant qu’il n’y aura pas, pour les questions d’urbanisme, une intervention, violente au besoin, des intéressés, et qu’il n’y aura pas une possibilité d’autogestion territoriale à l’échelle des communautés locales urbaines, tant qu’il n’y aura pas de tendances à l’autogestion, tant que les intéressés ne prendront pas la parole pour dire, non seulement ce dont ils ont besoin, mais aussi ce qu’ils désirent, ce qu’ils veulent, ce qu’ils exigent, tant qu’ils ne feront pas part de leur expérience propre de l’habiter à ceux qui s’estiment experts, il nous manquera une donnée essentielle pour la solution du problème urbain. »

autre lieux à venir…

Article rédigé par Francis Landron dans le cadre de l’appel à contributions lancé par le Pavillon de l’Arsenal en avril 2020, « Et demain on fait quoi? » durant la période du confinement covid.

Visible sur le site du Pavillon de l’Arsenal