PARIS, 11 OCTOBRE 2021
L’agence porte son nom. Francis Landron prend son temps pour dire l’intention qui guide son travail d’architecte. Il sait combien le fait d’avoir grandi à l’intersection de plusieurs mondes, campagne, cités, pavillons, cette chance de vivre dans des milieux sociaux dans des espaces différents lui a ouvert l’esprit et donné un regard sensible sur le monde.
Pour commencer un projet d’architecture, il s’agit d’abord d’attention ; regarder ce qu’il en est, écouter ceux qui y vivent, ou ceux qui y vivront demain. Il s’agit aussi de comprendre les intentions qui ont construit la ville, le quartier, ou le bâtiment en particulier.
Car le plus souvent, les intentions initiales n’ont pas été pleinement réalisées. Prendre le temps de les rechercher permet de voir si elles peuvent correspondre aux objectifs futurs, et si elles méritent d’être réemployées et poussées ; par économie de moyens ; dans les futures transformations.
Deux exemples pour illustrer ce propos.
L’atelier a été consulté pour déterminer si la démolition d’un immeuble
du quartier de la Noue Caillet à Bondy, était la solution la plus
appropriée. L’immeuble borde l’autoroute A3, sert de rempart sonore aux
immeubles à proximité, comprend 167 logements bien conçu offrant une
perspective dégagée. Une première visite a révélé la situation de
déshérence et le manque flagrant d’attention porté au lieu et aux
habitants depuis des années donnant une image passable des lieux.
L’étude a permis d’interroger les raisons ayant présidé à la construction et de distinguer les intentions initiales non réalisées. Le travail a ainsi révélé qu’il était possible de répondre aux exigences de confort actuel et de traiter la question acoustique. Le maître d’ouvrage a suivi ces recommandations et choisi de mener à un nouveau terme plus confortable ces constructions afin d’économiser la démolition, le déplacement et l’éclatement du lien social. Il s’agissait de la meilleure solution à tous points de vue : social, économique et environnemental.
Le cabinet a récemment été invité à dessiner une maison sur un terrain
de centre bourg d’un village du Loir-et-Cher. Les recherches menées en
complément de la visite du site ont mis en lumière la topographie
naturelle sur laquelle se sont appuyées les ouvrages au fil des siècles,
l’organisation des liens visuels ainsi que le rapport à l’eau. L’idée
de respecter ces agencements s’est naturellement imposée avec le dessin
d’une maison en bois terre et paille qui s’insèrera dans le paysage en
respectant les lignes et les perspectives, et en choisissant de ne pas
bloquer la vue ouverte sur le paysage du cour d’eau qui traverse la
commune, notamment depuis le chemin menant à l’église et son parvis.
Situé en zone historique, le projet a reçu les compliments de
l’Architecte des bâtiments de France qui a salué la politesse portée au
lieu.